
J’apprécie beaucoup la baie d’églantier que je ramasse en novembre. Ses fruits, appelés cynorrhodons ou familièrement gratte-culs, sont rouges à maturité, vers le mois d’octobre. On la trouve dans les haies et les bois, surtout en plaine. Cette rose sauvage est le régal des oiseaux quand le grand froid arrive : étourneaux et moineaux en font un festin. Cette baie me rappelle les délicieuses confitures de ma grand-mère. Avec des prunes ou à base de pulpe de pommes ramassées, elles étaient conservées dans la paille de la grange pour l’hiver. On en faisait aussi de l’eau de vie. Mon oncle en faisait toujours quelques bouteilles, juste après avoir tiré le sorbier et le myrte ramené de corse. On les utilise aussi séchés et réduits en poudre, en décoction pour des tisanes. L’églantier n’a pas un gout très prononcé et pourtant il a toujours été utilisé pour faire des confitures et de l’alcool. La raison se trouve certainement dans ses valeurs nutritives anti oxydantes. Ses fruits – appelés cynorrhodons – sont très riches en vitamine C (20 fois plus que les agrumes) et contiennent aussi des vitamines B et PP, de la provitamine A et des sels minéraux. Le mot cynorrhodon vient du grec kunorodon et signifie « rose de chien » car elle était utilisée pour se protéger des morsures de chiens enragés. Cette baie me rappelle aussi bien sûr nos jeux d’enfants, l’enjeu étant de réussir à en glisser dans les vêtements car c’est un excellent poil à gratter ! Aujourd’hui, je la blanchit, la vide de ses pépins et la farcit de pâte de coing pour en faire de petites mignardises.